L’arpenteur-géomètre est tenu d’adopter une conduite objective, de rédiger, de colliger et de donner de l’information objective. D’entrée de jeu, cette exigence peut paraître simple. Pourtant, dans certains contextes, elle devient rapidement difficile à satisfaire.
La règle de l’objectivité
L’objectivité est la qualité de ce qui est conforme à la réalité, la qualité d’une description factuelle. L’être humain a tendance à penser que, lorsqu’il relate un évènement, expose un problème ou rend des comptes sur le plan professionnel, il le fait de façon objective. Toutefois, le choix des mots qu’il utilise à l’oral ou à l’écrit montre souvent le contraire. En effet, les mots privilégiés par l’émetteur reflètent généralement une certaine connotation et, qui plus est, assemblés dans une phrase, portent facilement à interprétation.
En fait, presque chaque mot correspond à une modalité, soit négative, neutre ou positive. Par exemple, dire qu’un levé a été « mal effectué » repose à la fois sur un jugement de valeur négatif et sur une imprécision. À ce terme, il serait sans doute plus convenable de préférer dire « que les données du levé manquent d’exactitude », si tel est le cas. Cette formulation respecte mieux la règle d’objectivité en plus d’éclairer avec justesse celui à qui est adressée la note. Il en va de même avec les mots ou expressions de nature positive. Bien que plus agréables, ils n’observent pas davantage l’objectivité requise. Parfois, le simple fait de se poser la question « Est-ce que ce mot pourrait être compris négativement, positivement ou dans un sens inapproprié à la situation? » indique s’il faut l’employer ou non.
Éviter les conflits grâce aux mots
Aussi cocasse ou élémentaire que cela puisse paraître, un mauvais choix de mots, lors d’une conversation ou même dans un document écrit, peut mener à des conflits. Tout individu a une éducation, une culture, une dynamique interne et un passé propres. À la base, chaque personne est différente, ce qui sous-tend qu’elle peut assimiler l’information de manière divergente, du moins avec quelques variantes. De surcroît, pour tout un chacun, les mots ont un poids émotif qui affecte le déroulement d’une communication. Il est donc évident que cette réalité peut amener des discordances de compréhension, des déductions erronées, voire parfois des mésententes. Il est d’ailleurs fréquent d’entendre dire : « Comment as-tu pu comprendre cela? Ce n’est pas ce que j’ai dit! » N’est-ce pas? Les échanges interpersonnels sont truffés d’exemples de ce genre; l’environnement de travail n’y échappe pas non plus.
Dans un cadre professionnel, il est rarement possible de disposer du temps nécessaire pour connaître quelqu’un. Ainsi, faire un choix de vocabulaire en fonction du système mental et psychologique de ce dernier s’avère fort laborieux! C’est pourquoi, notamment, le recours à des termes à tendance neutre demeure fondamental pour réduire les malentendus potentiels.
Des messages clairs pour des résultats positifs
L’arpentage est effectivement un domaine où l’interprétation personnelle n’a pas beaucoup de place et où des poursuites judiciaires peuvent avoir lieu, justement, à la suite d’interprétations. La confusion de termes est donc à proscrire. Pour atteindre des résultats positifs en relation avec la clientèle, en transmission d’information et en transaction professionnelle, mieux vaut alors réfléchir aux mots écrits et prononcés!
Par conséquent, dans la production d’avis, de conseils et d’explications, qui sont légion en arpentage, opter pour des messages clairs, impartiaux et précis est une perspective assurément gagnante. En plus d’écarter les hostilités, elle permet de rehausser les liens de confiance établis et d’augmenter sa crédibilité. Toutes les raisons sont bonnes pour ajuster son vocabulaire non seulement aux exigences de la profession, mais également au profit de meilleures relations humaines!